Depuis plusieurs années, j’utilise le mur des mots dans ma classe. J’ai souvent changé de manière de faire, de l’utiliser, de le manipuler. Le but est pourtant resté toujours le même : enrichir le lexique des élèves, leur permettre de s’améliorer en orthographe lexicale et favoriser l’autonomie lors des temps de production d’écrits.
C’est un outil quotidien qui, vous allez le voir, est source de multiples activités. Ces livres, parus aux éditions Chenelière, m’ont permis une grande réflexion et de nombreuses pistes, que j’ai choisi de suivre ou non 😉
Je vous propose ici mon utilisation, qui est une parmi d’autres, dont vous pouvez vous inspirer.
Présentation
Le mur des mots est un affichage regroupant un ensemble de mots vus en classe. Il doit être accessible à tous et être écrit en lettres suffisamment grandes pour être lu de chacun à sa place. Les étiquettes sont amovibles pour permettre une meilleure mobilité et ainsi être bougées pour former des phrases, être recopiées…
Organisation
Ces mots sont écrits sur du papier épais et fixés sur le « mur ». Ce mur peut d’ailleurs être le support que vous choisirez : un pan de tableau ou de mur, une fenêtre, une armoire, un tableau mobile… Dans ma classe, ces mots sont classés par « thème » : personnages, actions, lieux et objets/animaux… et sont rangés dans des pochettes sur un des pans de mon tableau de classe.
Un mur de mots est éphémère. Dans l’idéal, il faut le changer toutes les 3 semaines. Il est important de ne pas rajouter de nouveaux mots tant que les précédents n’aient été travaillés.
Les mots peuvent alors être mis au rebus et peuvent être nommés « mots à la retraite » ou « mots en vacances ». Côté rangement, ici aussi, chacun peut les mettre là où ça lui semble le plus pertinent : mur, armoire… comme précédemment mais ça peut être aussi dans un cahier ou un classeur suivant la place disponible dans la classe.
Dans ma classe, ils sont alors classés par ordre alphabétique, classement plus simple pour retrouver chaque mot quand ils sont nombreux.
Enrichissement du mur
Il est possible de collecter toute sorte de mots :
- des mots issus de la littérature du moment
- des mots utilisés très souvent lors de la production d’écrits (maison, château, maman…)
- des mots de chaque catégorie grammaticale
- des mots-outils
- des mots rencontrés en Questionner le monde
- des mots proposés par les élèves
- …
Le mur doit être enrichi de 5 à 10 mots par semaine et ne doit pas comporter plus de 30 mots pour ne pas mettre les élèves en surcharge cognitive. Une fois plein, les mots sont mis « à la retraite » ou « en vacances » et un nouveau mur de mot peut commencer.
Quels activités autour du mur des mots ?
Dans le livre « les murs de mots », les auteurs prennent un exemple de son utilisation en fonction des intelligences multiples. Je l’ai modelé pour qu’il me soit plus parlant :
Voici quelques jeux que j’utilise dans ma classe, en rituel, une dizaine de minutes chaque jour. Certains sont plus propices à des échanges collectifs, d’autres à de petits jeux en petits groupes :
- La pêche aux mots : Je dicte un mot et les élèves doivent le retrouver et le copier le plus rapidement possible sur l’ardoise. Variantes possibles : donner un synonyme, un contraire, un mot qui rime avec…, qui commence comme…
- La pêche au filet : Je donne un thème (« de couleur jaune », « qui a 3 syllabes » ou « qui se mange »…) et les élèves doivent trouver tous les mots qui s’y rapportent.
- La devinette : Je fais deviner le mot.
- La phrase du jour : Les élèves choisissent un ou plusieurs mots du mur et doivent écrire une phrase avec.
- Le puzzle : Comme je le fais quand nous travaillons sur les sons, j’écris au tableau les syllabes de quelques mots à faire découvrir. Les élèves doivent les reconstituer.
- Speech : Tout comme dans le jeu du même nom, il s’agira de créer une histoire avec le mur de mots, en allongeant le texte à l’oral avec un des mots du mur. (ex : avec comme mot garçon, château et poule : « Le garçon dort » / « Le garçon dort dans un château » / « Le garçon dort dans un château quand soudain une poule passe »…). Les histoires finissent souvent par être assez bizarres…
- Les mots tombés : Le matin, j’enlève quelques mots du mur et les pose par terre… Quand les élèves entrent, horrifiées, je m’écris « Oh… des mots sont tombés… Va-t-on pouvoir les replacer au bon endroit? » C’est alors le moment d’en distribuer 1 à chacun qui devra le lire et le remettre à sa place.
- Dessiner c’est gagner ou jeu du mime: Un élève dessine/mime un mot du mur au tableau que les autres devront deviner.
- Le jeu du Kim : Une dizaine de mots sont affichés au tableau. On les lit, les réexplique si besoin. Puis les élèves ferment les yeux et j’en cache un. Ils doivent retrouver lequel.
- La pêche à la ligne : Des mots sont écrits derrière des poissons et les élèves doivent les pêcher (à l’aide de fil et d’aimants) puis lire le mot pêché, donner un synonyme ou le mettre dans une phrase suivant la consigne donnée.
- Les mots intéressants : Activité décrochée : Chaque enfant peut noter les mots qu’il trouve intéressant sur les dernières pages de son cahier de poésie (peu importe l’endroit). Ainsi, chacun pourra présenter ses mots à la classe, en demander le sens… Histoire de créer un petit mur de mots personnel au fil de ses lectures.
Au fur et à mesure de l’année, ce rituel peut très bien être réinvesti par les élèves soit en classe entière soit lors d’ateliers autonomes. Les mots utilisés sont principalement les mots nouvellement trouvés mais ceux mis « en vacances » ne doivent pas être oubliés.
D’autres affichages liés aux mots?
J’ai dans ma classe d’autres affichages, qui sont plus des affichages de vocabulaire : des fleurs de mots à la manière de Micheline Cellier, des affichages de synonymie, mots de même famille ou encore de polysémie. D’ailleurs, parfois, comme pour l’album La sorcière dans les airs, les mots du mur ont été collectés dans une fleur lexicale. Vous pouvez les trouver dans mes différents articles autour de la littérature.
Un peu de lecture…
Je me suis beaucoup inspirée de ces deux ouvrages pour ma pratique de classe. Ils sont clés en main et permettent de mettre en place les choses petit à petit. Je pense que je n’ai mis en place qu’un quart de leurs idées mais c’est vraiment très enrichissant !